Musée de la Dentelle d’Alençon

Plus grande ville du département normand de l’Orne, Alençon est aujourd’hui célèbre pour sa dentelle au point, dont l’on peut suivre l’histoire et la conception au sein du musée qui lui est dédié, dans le centre-ville.
Inventée au Moyen Âge, période qui vit plusieurs objets tout comme les vêtements se revêtir de ce textile, ce n’est qu’au XVIIème siècle que la dentelle d’Alençon connaîtra son apogée.
En 1660, la dentellière Marthe La Perrière invente le « point d’Alençon ». Il est surnommé « Reine des dentelles » du fait de la beauté des motifs obtenus à l’aiguille par un réseau de mailles bouclées, de points de fantaisie et de reliefs.
Cinq ans plus tard, Colbert, ministre de Louis XIV, créé une manufacture royale afin de lancer la production de la dentelle à grande échelle et la fit connaître au roi. Elle fut très appréciée par Louis XV, qui la surnommait « dentelle d’hiver » du fait de sa densité.
Fruit d’un travail demandant une très forte précision et beaucoup de temps (il faut compter sept heures de travail pour réaliser un centimètre carré de dentelle), la dentelle d’Alençon est la plus chère de France !
La Révolution marquera un déclin progressif mais profond de la production : Les ateliers accueillaient pas moins de 10 000 ouvrières lors du XVIIIème siècle, ils n’en comptent plus que 1 500 au début du XXème siècle !
Cette dentelle et son savoir-faire uniques sont classés depuis 2010 sur la liste du patrimoine mondial immatériel par l’UNESCO.
Un atelier spécial a été créé en 1976 afin de perpétuer ce savoir-faire à Alençon. Attention, celui-ci ne se trouve pas dans le musée actuel.