Collège royal militaire et abbatiale de Thiron-Gardais

Au cœur du Perche se découvre un petit village dominé par un ensemble composé d’une église abbatiale et d’un ancien collège accolé, celui de Thiron-Gardais. Il est l’une des principales étapes de l’un des chemins empruntés depuis le Xème siècle par des randonneurs qui se rendent en pèlerinage au Mont-Saint-Michel.
L’église abbatiale fut fondée pendant le XIème siècle par un ermite, Bernard de Ponthieu. Fondateur de l’ordre de Tiron, l’un des plus importants ordres monastique du Moyen Âge, il donnera ainsi ce nom à l’abbaye qui en sera la maison-mère, qui deviendra celui du village au cours du XIXème siècle.
Après une grande apogée grâce aux dons de plusieurs rois tels que Louis VI Le Gros, l’église connaît un long déclin à partir du XVIIème siècle. Un incendie en 1786 puis la Révolution eurent raison de l’édifice dont l’état était devenu très vétuste, qui vit son cloître et son chœur s’écrouler en 1817 .
Juxtaposé à l’abbatiale, se trouve un autre bâtiment, le collège militaire et royal. Fondé en 1630 par le fils d’Henri IV et abbé de l’église abbatiale, Henri de Bourbon-Verneuil, le collège voit ses élèves affluer du Perche mais aussi des provinces voisines et de Paris.
Classé en ce temps parmi les meilleurs collèges français grâce à la science de ses professeurs, le collège connut une certaine prospérité et des matières telles que les mathématiques, la littérature, la géographie, les langues, l’escrime et même la botanique étaient enseignées aux élèves.
Louis XVI créa en 1776 douze collèges militaires en France, sur le modèle de celui de Thiron-Gardais afin de préparer les élèves nobles mais pauvres à la préparation de l’Ecole Militaire de Paris.
Parmi ses élèves, un certain Napoléon Bonaparte y étudiera pendant un an, en 1778.
Aujourd’hui, l’ensemble est en cours de restauration dans le cadre de la Mission Patrimoine dirigée par l’animateur Stéphane Bern, également propriétaire des lieux, et est l’une des principales étapes du chemin de Chartres, qui mène au Mont-Saint-Michel, que suit le parcours de La Véloscénie.